A tout seigneur, tout honneur, et il est juste de dédier le premier article de ce blog à une légende vivante du punk-rock.
Marky Ramone, le plus légitime des musiciens capables de revendiquer l’héritage, et un des derniers membres encore vivants des Ramones, était sur scène samedi 11 septembre pour un concert sur le site du Bol d’or de Magny-Cours.
Sincèrement, le petit père Marky, je n’aurais jamais cru le revoir un jour, après la séparation des Ramones et la mort de Joey, Dee Dee et Johnny. Les trois fois où j’ai vu le groupe sur scène (1980, 1981 et 1991), c’est lui qui était à la batterie. C’est vous dire le bond que j’ai fait quand j’ai su qu’il passait à une soixantaine de bornes de chez moi.
Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en allant l’écouter à Nevers, à part qu’à Montpellier quelques jours avant, il avait dégainé, avec sa nouvelle formation, le Marky Ramone’s Blitzkrieg, 30 titres parmi les plus populaires du répertoire des Ramones.
Premier contact avec le groupe, Marky très en forme qui vient même remercier en Français le public d’être présent. La suite des événements, c’est une bonne heure de karaoké spécial fans des Ramones pendant laquelle le public initié peut reprendre sans complexe en chœurs tous les titres qui défilent, avec comme maître de cérémonie un Marky très concentré dont la batterie domine légèrement, plus qu’autrefois, en tous cas.
Les musiciens qui l’accompagnent sont d’honnêtes travailleurs, auxquels il serait injuste de reprocher de ne pas être les Ramones. Ils jouent avec leurs tripes sans tomber dans la caricature, et ça c’est une preuve de bon goût. Quelques attitudes sont ouvertement copiées sur les vidéos de la formation d’origine, parce qu’on sent que la musique qu’ils jouent les habite, mais ils ne semblent pas chercher à imiter les Ramones, comme tant de clones s’appliquent à le faire jusqu’à la parodie un peu dérisoire, comme d’autres le font pour Mike Brant ou Claude François.
Le Blitzkrieg de Marky, il faut aller le voir pour s’amuser et se faire plaisir. Pas pour revivre un concert des Ramones ou se raconter que c’est ce qu’on écoute. Le son est différent, le rythme bien plus lent, seul le quart de l’âme de cette formation est toujours là et c’est nettement insuffisant pour qu'on se sente bluffé une seule minute.
C’est aussi devant la scène qu’on retrouve des frères et des sœurs qui vibrent pour les même accords et avec lesquels on partage une excellente tranche de Rock& Roll (arrosée de plein de liquides diversement alcoolisés, ce qui ne gâche rien si on rentre à pied).
J’espère vraiment que Marky reviendra un jour nous faire une petite visite, parce que ce qu’il propose est irremplaçable. Dans tous les cas, sautez sur l’occasion si elle se présente!